J’attends le train dans la nouvelle gare d’Orléans, je regarde ce nouveau paysage sans penser à rien dans un premier temps puis je pense à ce lieu que j’observe, je pense à son histoire, à l’ancienne gare que j’ai vue construire mais aussi et la première gare dont j’ai vu la démolition pendant que j’étais enfant.
Étudiant à l’école des Beaux-Arts, je faisais le chemin entre le centre ville et le domicile de mes parents, je longeais le paysage de la gare neuve, la prison, le cimetière.
Cela fait plus d’une semaine que nous avons des températures négatives et ce soir la température est clémente, il a plu et les derniers morceaux de neige ont fondu dans l’après midi. Ce soir je n’avais pas froid aux mains dans mes gants de laine. Je pensais au froid de l’autre époque, aux mains glacées qui tenaient le carton à dessin et aux premiers jours de printemps. Faveur du temps qui me faisait voyager. Peut-être était-ce même cette douceur-là qui évoquait tous les ailleurs possibles. Le pays de mon père en premier. Orléans n’était alors qu’une gare, d’où l’on ne pouvait que partir.
Ce soir dans le compartiment deux femmes sont entrées, la première était plus jeune que la seconde. Elle a passé un long moment à lire un article dans un magazine en se décrottant une narine. La seconde notait des choses sur son agenda en se rongeant les ongles.
Étiquette : Orléans
Institut d’Arts Visuels, Orléans
2009-2010
Un projet personnel, pour tenir debout dans une école en mutation.
Photographier les étudiants, professeurs et autres acteurs d’une école d’art. Réaliser une sorte de fresque constituée de plusieurs photographies NetB. Portraits et scènes dans les ateliers. Poser un regard sur l’école, mon école mais aussi, peut-être, sur toutes les écoles dans cette période de régionalisation et d’européanisation. J’ai commencé par prendre quelques instantanés dans les moments de bilan de fin de semestre, de conseils de classe en 2009. Je continuerai au second semestre 2009 par faire des portraits d’étudiants et professeurs dans les salles de classe, dans les ateliers mais aussi chez eux?