Paradoxe n°2

Être père.

Je redoutais le moment où je verrai les premières difficultés d’apprentissage des leçons à l’école, les premières incompréhensions, les premières inattentions des adultes, les premières résistances. Je ne suis attentif qu’aux expressions heureuses, et tout le reste me semble admissible. Dans un premier temps…

1- En début d’année au CP (peut-être deux mois après la rentrée) nous avons vu un petit papier dans un cahier de notre fille, petit papier sur lequel était inscrit dans une colonne verticale à gauche une liste de mots ou de termes en lien avec le comportement de l’enfant à l’école et sa façon d’apprendre. Est-il violent, assidue, respectueux ? Fait-il ses devoir le soir chez lui ? En face une autre colonne avec des oui ou des non, tout en bas une case dans laquelle l’enfant avait signé et deux autres vides pour recevoir la griffe des parents.

Tout cela est pour responsabiliser les enfants nous dit-on. À l’âge où ils apprennent à lire et écrire, la première choses qui leur est demandée est de signer un papier sur lequel un adulte les apprécie. La frontière entre l’apprentissage du civisme et celui de la soumission me semble étroite. L’école ne serait donc plus le lieu où l’on découvre la singularité de sa pensée mais celui où l’on doit adhérer à la pensée commune ?

2- Très récemment à l’occasion d’une sortie un parent oublia de donner le pique nique à son enfant. Pénalisé une seconde fois il resta à l’école, privé de sortie. Pourquoi ses instituteurs n’ont-ils pas corrigé l’oubli des parents ? la réponse est toujours la même, tout cela est pour responsabiliser les enfants.

Un enfant qui entre au CP est un être responsable, capable de s’engager et puisqu’il est dans cette capacité il serait responsable de ses parents et non l’inverse.

Il y a quelque chose de désespérant, de triste et de drôle à la fois. Tout cela est anecdotique, je ne sais pas ?
Je me dis que tous les rêveurs se cachent à l’UMP, savent-ils que la réalité dépasse leurs rêves? Ils peuvent continuer à admirer l’intelligence de notre président car il a de beaux jours devant lui !