Quand elle accompagna son fils Mugy, à l’école, début septembre, elle resta à Ulaanbaatar quelques jours. Ce fut l’occasion pour moi de l’entendre me raconter sa mémoire de la capitale à travers une multitude d’anecdotes qui la faisait rire. Après l’expérience de la ville qu’elle fit à la fin de son adolescence, l’évidence était la steppe.
Loin des métropoles, aujourd’hui, elle vit avec son fils et son mari. Isolée sans être ermite, elle serait une sorte de réfugiée des agglomérations.
Ai-je pensé après notre entretien que je venais de rencontrer l’être le plus lumineux ?
La première fois qu’elle vit un autobus, à l’âge de seize ans, elle regarda les gens s’y engouffrer et pensa qu’il devait y avoir quelques personnalités importantes à l’intérieur pour que l’on y entre avec autant de précipitation. Elle suivit la petite foule et fut surprise de ne reconnaître personne et surprise une seconde fois de devoir payer sa place alors qu’il n’y avait rien ni personne à voir !
Autour de leur yourte deux capteurs solaires pour avoir l’électricité nécessaire à la télévision. Les images qu’offre cet écran plat ne sont pas mis en concurrence avec la réalité. La nature de la cité elle avait tenté de l’inventer pour préférer le silence de la steppe.