Rentrer

Arrive la période où je peux commencer à penser la date du retour, le temps intervalle entre cette pensée et l’instant futur où l’on rentre chez soi n’existe pas. Nous sommes autre part sans y être, déjà rentrés sans y être, le voyage fini n’est pas encore achevé. Et à l’inverse de mon arrivée je regarde encore la ville, ses trottoirs défoncés, ses plates-bandes et jardins mal aménagés mais aussi tout le reste. Rien d’autre ne semble exister que ce paysage-là comme si ailleurs n’existe pas. Et pourtant je pense à ma maison, à ma ville je sais que ce paysage existe et je sais comment il est. Mon plaisir serait de ne pouvoir substituer une observation. Seul le ciel au dessus de ma ville, de ma maison et même d’ici est à envisager sans aucune rivalité.

Plate-bande n°1 | paysage à Ulaanbaatar juillet 2010